Vivre son deuil
Jour après jour
Au cours de notre vie, nous sommes tous amenés à rencontrer des pertes (mort d'un proche ou d'un animal, séparation, déménagement, changement d'orientation professionnelle, départ à la retraite….) autant de situations face auxquelles nous pouvons nous sentir démunis.
Les deuils non faits nous coupent de notre joie, nous fragilisent psychologiquement, et peuvent nous exposer à la maladie, la dépression, au retrait social…
Deuil et douleur ont la même étymologie, c’est dire si la souffrance du deuil est incontournable. C'est une souffrance de l'âme et du corps ; c'est un état de non-vie et c'est aussi un état essentiel pour redire OUI à la vie.
On peut même dire que c'est un formidable processus de guérison pour reprendre le cours de sa vie, même si ce deuil changera à jamais notre façon de vivre, notre vision du monde.
Accompagnement au deuil
Stéphanie Kerleroux
Plusieurs spécialistes s'accordent à dire que la seule façon de traverser un deuil est de vivre pleinement la souffrance et les différentes émotions qui s'y rattachent.
Le processus de deuil qui doit se mettre en place reste très souvent superficiel, difficilement acceptable ou inadapté.
Certaines personnes ne parviennent pas à quitter le deuil parce qu'elles restent figées dans la souffrance. D'autres se l'interdisent par fidélité à la mémoire du disparu, considérant que ce serait le trahir que de retrouver goût à la vie.
Aujourd'hui en Occident la mort est le plus souvent occultée de nos vies, et la perte d'un être cher nous rappelle brutalement à notre condition de mortel (la façon dont nous vivons nous donne l'illusion de l'immortalité, de la toute-puissance).
Le rythme sociétal va très vite, le temps de deuil par exemple, nécessite une pause qui va à l'encontre de nos vies pressées, stressées.
Ce processus va permettre de traverser différentes étapes ou stades (culpabilité/protestation, peur, chagrin) pour accepter la perte, pardonner, se pardonner et sentir la gratitude de ce que cette relation ou situation aura permis.
Notre deuil est unique
Notre lien avec le défunt étant unique, notre relation était unique et notre deuil le sera aussi.
Et comme il n’existe pas de relation parfaite, de lien sans ambivalence, les émotions de l’endeuillé(e) peuvent s’apparenter à des montagnes russes, épuisantes et déroutantes.
Les séances
Pour les personnes qui viennent de perdre un être cher, le suivi du travail de deuil est totalement laissé à leur appréciation : elles peuvent avoir besoin de me rencontrer qu’une seule fois, ou de temps en temps, ou bien alors régulièrement sur une certaine durée. A savoir que le deuil ne nécessite pas une thérapie mais une écoute.
Ces rencontres peuvent s’inscrire dans la parole uniquement, ou , suivant l’impact du traumatisme, nécessiter un travail sur le stress post traumatique avec le magnétisme, ou la Respiration Holotropique, ou tout autre outil thérapeutique permettant l’intégration du traumatisme, notamment après un deuil d’enfant ou un deuil par suicide.
Le deuil et nos valeurs
Si la douleur du deuil est incontournable, chaotique, il existe à travers elle, un chemin, difficile, mais possible, vers un élargissement de notre conscience : c’est une souffrance qui nous dénude tant qu’elle peut devenir une voie vers une autre vision de la vie.
Je finirai cette partie par les mots tirés d'une conférence « L'art du deuil » par Lydia Muller, psychopraticienne, psychothérapeute et formatrice en Suisse romande.
«Dans la mort il y a une force qui nous pousse à vivre.
Elle nous invite à appeler en nous le courage.
Elle me rappelle que je suis vivant, qu'il m'appartient de me rapprocher de ceux que j'aime ou à faire des rencontres et qu'il me reste des choses à accomplir »